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est assez intéressant et l’enthousiasme avec lequel on le chante, doit plaire médiocrement à un Danois ; c’est une chanson au moins très-indépendante, et qui prouve que les habitans ont de l’amour pour leur patrie.

Tous les paysans, ou habitans des campagnes sont engagés dès leur naissance ; ils font le service pendant dix ans dans les garnisons, et après ne sont appelés qu’en cas de guerre : à 36 ou 40 ans, on leur donne leur congé définitif. Les gens qui n’ont pas le droit de bourgeoisie dans les villes, sont matelots, et font le service, quand le gouvernement les appelle.

La dixme dans les campagnes, se paye un tiers au roi, un tiers à la paroisse et le troisième au prêtre : ce serait bien fait de fixer un tarif, pour ne pas décourager les améliorations des campagnes. Les mines payent aussi la dixme au roi, et c’est bien le profit le plus clair.

Ces pays ont conservé la neutralité pendant cette guerre, mais les corsaires des différentes nations ont eu pendant long-temps la liberté d’y venir vendre leurs prises. La fréquentation qu’ils ont eue avec les habitans, y a fait plus de mal que la guerre elle-même, en répandant parmi eux, un esprit avide de gains usuraires, qui ne s’en ira pas si vite. Les corsaires républicains y