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dans son district que le roi lui-même. Positivement par cette raison, il y a des enraiemens sans fins, attendu que presque tous les emplois ont la même prérogative, et qu’il est difficile qu’une cause quelconque, n’ait pas quelque connexion avec la voisine : le civil avec le militaire, la campagne avec la ville et celle-ci avec l’église ; chacun des mandataires a le droit d’arrêter tout, pour peu que cela le concerne et la cour alors décide.

Quoique dans cette partie, le langage ait assez de rapport avec le Suédois dans le discours, il en diffère beaucoup dans l’écriture. Cette différence, qui n’était rien il y a deux cents ans, est encore un effet de la jalousie des gouvernemens, qui ont cherché, autant que possible, à séparer irrévocablement les deux pays. En Suède l’usage veut qu’on parle à la troisième personne du singulier ; ici c’est à la troisième personne du pluriel. On trouve aussi quelques légères différences dans certaines choses ; ainsi dieu garde qu’on appelle en Suède une femme mariée, comme on le fait en Dannemarck ; et vice versa pour beaucoup d’autres choses ; avec cela un étranger qui connaît une de ces langues peut réellement dire aussi connaître l’autre ; la différence ne semble pas plus grande, qu’entre bien des