Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pays perdu ou ailleurs. Ainsi que les barbaresques, ils emmenaient en captivité les hommes, femmes ou enfans, à qui ils donnaient la vie, et saccageaient tout ce qu’ils ne pouvaient emporter. Quoique cette politique ait été suivie de l’usurpation de l’Angleterre, c’est cependant un fait qui me parait avéré, la meilleure manière de se défendre, était d'opposer les Normans aux Normans eux-mêmes ; mais il eût fallu en même temps avoir des troupes, en état de contenir ceux dont on était allié. C’est probablement cette politique qui a sauvé la France.

Les mœurs et la religion de ces peuples les portaient naturellement à la dévastation, au pillage et à la guerre. Quoique les conquêtes qu’ils ont faites soient immenses, je m’étonne en vérité qu’ils ne se soient pas rendus maîtres de toute l’Europe, et de tous les pays dont ils se sont approchés. La fureur qui les dominait, était absolument l’enthousiasme jacobinical, consacré par la religion et par une longue habitude.

Snore Sturleson rapporte que Herlaugh et Hrollaugh, deux rois de mer, établis dans le Numedal, une province de la Norrland, à l'approche de Harald haarfager, prirent la résolution, l’un de se soumettre, et l’autre de se donner la mort. Celui qui fut trouver Harald, fut