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jargon tout-à-fait différent[1]. Il serait à souhaiter que quelques Danois ou Suédois s’occupassent d’en faire la comparaison avec leur ancien idiôme.

Le pays, après Harald haarfager, fut encore divisé, et aussi plusieurs fois réuni sous un seul maître. Les rois, ayant souvent été élevés en Angleterre, y embrassèrent de bonne heure le christianisme. Le roi Hegel-Adelstein, fils de Harald, voulut le faire embrasser à ses sujets ; mais ceux-ci, sans trop s’embarrasser de son culte, le forcèrent à assister aux cérémonies du leur. Quoiqu’il tâchât souvent d'esquiver les rites païens, en suivant ceux des chrétiens qui y ressemblaient, pour s'accorder avec eux, il fut cependant plusieurs fois forcé de manger du foie crud d’un cheval, qui venait d’être offert en sacrifice, et de se frotter de sa graisse.

Ohif Trygesson, le troisième après lui, s’y prit d’une manière plus vigoureuse et bien digne de ces temps barbares ; il ordonna péremptoirement, dans les différens ting[2]. (assemblées des bonde), à chacun d’embrasser le christianisme,

  1. Voyez le London Magazin de juin 1725.
  2. Ting-hus (assemblée de jurisdiction). Cet usage est encore suivi en Suède, comme je l'ai marqué page 107 de la première partie.