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Le véritable chemin de Suède passe par la vallée de Stordal ; On a des montagnes très-hautes à passer et des marais ; il n’y a point de route tracée, pendant 15 milles. Ce passage est, il est vrai, plus court de quatre milles que celui que j’ai pris. Mais dans ce dernier il n’y a guères que six milles où la route ne soit pas tracée, car les lacs de Kall et d’Ayen, ne sont pas difficiles à passer quand il fait beau temps. Après avoir gravi une montagne très-escarpée près du pastorat de Stordal, je trouvai un très-beau chemin jusqu’à Drontheim. Les environs de cette ville de ce côté sont fort beaux ; d’une hauteur on découvre la rade, au milieu est le rocher de Munckholm, sur lequel est située une petite forteresse, qui sert de prison d'état.

On ne s'attend guères en voyageant dans ces pays à trouver une ville aussi régulièrement bâtie et aussi jolie que celle de Drontheim. Toutes les rues sont tirées au cordeau, à chaque carrefour il y a une fontaine, et les maisons ont d’ailleurs très-bonne apparence. Le climat aussi, n’est pas si défavorable qu’on pourrait le présumer au 65° degré 30 m. Il y croît quelques bons fruits : les cerises particulièrement y sont excellentes ; l’été de 1799 y avait été superbe, et on y avait constamment joui du beau