Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cap du Nord, la mer pénètre ainsi, partout dans intérieur des montagnes qui couvrent la Norvège. J’ai depuis navigué sur quelques-uns de ces fiords, et j’aurai souvent occasion d’en parler. Je traversai deux branches de celui-ci, pour me rendre à Sturdal chez le pasteur Witrupp. Je vis dans le chemin le pays toujours bien cultivé, mais cependant pas si bon que dans la vallée par où j'étais entré en Norvège. Le plateau sur lequel le presbytère de Stordal est situé, est fort beau et parfaitement cultivé ; la rivière le cerne, et de trois côtés les montagnes viennent se terminer auprès.

Le duc d’Orléans deux ans après sa sortie de France avec le général Dumourier, fit un voyage très-long dans ces pays. Il débarqua à Christiania. puis vint à Drontheim, et dans la Norrland. Il traversa la Laponie, vint à Turneô, de là suivit la côte de Finlande jusqu'à Abo, passa le golphe de Bothnie et arriva à Stockholm. Il se nommait Müller et avait un compagnon appelé Frohberg, que l’on a traduit par Mont-joye. Il s’arrêra une nuit chez le prêtre Witrup, et celui-ci me fit l’amitié de me faire coucher dans son lit ; je ne prétends pas dire que j’en aye mieux dormi. Il parait avoir gagné l’estime de toutes les personnes qu’il a vues. On m'en a souvent parlé avec intérêt à Drontheim et dans les différens endroits, où il a passé.