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des hurlemens effroyables, qui réjouissent les habitans parce qu’ils leur apprennent la mort de leur ennemi.

Outre la pêche, qui est assez abondante pour fournir l’Europe, de ces poissons secs et salés que l’on voit partout, les habitans ont encore la chasse aux oiseaux, qui couvrent ces côtes en nombre immense, attirés probablement par la quantité de poissons. Cette chasse est très-dangereuse, il faut gravir des rochers escarpés à des hauteurs prodigieuses ; d’autres fois on suspend un homme assis sur un bâton attaché à une corde, sur des précipices perpendiculaires de cinq à six cents pieds. L’homme, fait à ce manège, sait s’élancer dessus sa corde avec beaucoup d’adresse pour aller chercher les nids de ces oiseaux. Il tord le cou de ceux qu’il peut prendre et les jette en bas dans la mer, ou d’autres chasseurs sont avec des bateaux qui les ramassent. Il remplit sa chemise de leurs œufs, et lorsqu’il est suffisamment chargé, on le remonte ou on le descend dans le bateau, suivant qu’il convient.

Ces chasseurs hardis sont souvent précipités, et périssent misérablement ; dans quelques endroits il y a une loi, pour prévenir leur trop grande témérité ; tout homme qui a eu le malheur d’être précipité de cette manière, ne peut être enterré,