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L’esprit des paysans de ce côté n’est plus à beaucoup près si désintéressé que de l’autre, il faut que le voyageur paye tout ce qu’il demande, et on n’attend pas autrement qu’il l’offre ; après tout, c’est sans doute plus commode et cela met beaucoup plus à l’aise.

La route continue, encore quelque temps d’être assez penible, elle passe à travers les bois et les montagnes, que l’on doit gravir pour éviter les cascades de la rivière. La vallée s’élargit tout à coup, et présente un beau et fertile pays. J’entrai, pour me reposer, chez un paysan riche, qui mit tout de suite la nappe et me voulut régaler d’un verre d’eau de vie. La maison de cet homme était fort belle, il sut fort bien me faire remarquer, qu’une autre grande maison voisine, lui appartenait aussi.

Il n’en est pas moins vrai, qu’après que mes guides se furent reposés, ils furent porter quelques shillings à la femme qui les reçut fort bien, et ce qui n’obligea à en faire autant. J’en aurais bien donné trois Ou quatre fois la valeur, pour qu’elle ne les eût pas acceptés. Lorsque nous fumes en route, mon guide me dit ces norska baggar, connaissent le prix de l’argent et ne donnent rien pour rien. Ce sont pourtant de très bonnes gens, mais c’est l’usage de leur pays.