Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Gustave faisait de jolis rêves. — Christian dort aussi, et des diables, des furies troublent son repos. Qui aime les revenans peut se satisfaire ; il en parait bien une trentaine les uns après les autres : cette scène est exactement celle de Richard III de Shakespear, et on a encore enchéri sur lui. Tout cela est fort beau, sans doute, et il faut bien se garder de le trouver autrement ; mais j’avoue bonnement, que Gustave dans les mines de la Dalécarlie, ou haranguant les paysans, m’inspirerait Lien un autre intérêt. D’ailleurs Gustave est si près de nous, qu’on ne l’entend pas chanter dans un grand opéra sans répugnance. Si on faisait paraître Louis XIV, faisant des efforts de gosier sur le théâtre, ou même Charlemagne, quoique beaucoup plus ancien. nous aurions de la peine à ne pas le trouver déplacé ; un héros de la fable ou de la Grèce, passe encore.

Les farces suédoises sont d’une maussaderie terrible : ce sont communément des ivrognes et des hommes habillés en femmes, qui excitent le rire, plus par leurs manières souvent peu décentes et par leurs éventails énormes, que par ce qu’ils disent. Presque tous les airs sont tirés de quelques vaudeville es français : c’est fort commode pour l'auteur, et si jamais le diable me tente de faire un opéra, je ferai, je crois, de même. On fait ainsi sa