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de rochers, ou de gravier, à l’endroit même où le Mãlarn se jette dans la mer. D’un côté des ponts, l’eau est douce et de l’autre saumátre : lorsque le vent souffle de la mer, le courant alors remonte dans le lac, mais dans un temps calme, ou pendant l’hiver les eaux du lac s’écoulent toujours, même assez rapidement dans la mer. Le lac Mälarn, le troisième grand lac de Suède, peut avoir treize milles de long, sur quatre de large. Il est couvert d’une quantité prodigieuse d’îles : on en fait monter le nombre à plus de mille ; il y en a quelques-unes d’assez considérables ; elles sont généralement toutes cultivées et habitées. C’est d’elles, que provient une grande partie des revenus de la couronne.

Les différentes capitales de la Suède ont toujours été bâties sur les bords du lac Mälarn. La proximité de la mer engagea Birger-Jarl[1] à fonder Stockholm en 1260, et à y faire établir les habitans riches de Sigtuna, l’ancienne capitale, qui avait été pillée et brûlée par une flotte Russe et Courlandaise le 4 juillet 1188. Après le sac de leur ville les habitans s’étaient retirés à Österôs

  1. Ce titre de Jarl semble répondre à celui d’Earl en Angleterre, qui veut dire Comte ; Birger en montant au trône conserva le titre qu’il avait avant, et les historiens le lui donnent comme une espèce de sobriquet.