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dans la mer Baltique, pendant que l'embouchure du Mälarn, est plutôt dans le golphe de Bothnie : je suis persuadé d'après cela, que la ville de Stockholm profiterait plus, qu’elle ne perdrait, par cette entreprise.

Soder-Telge deviendrait l’entrepôt et le port de Stockholm ; la plupart des grandes villes maritimes ont un port plus près de la mer, qui cependant ne nuit en rien à leur prospérité. Les négocians de Stockholm eux-mêmes, ont été obligés de s’arranger à Dalarön, et leurs vaisseaux s’y arrêtent souvent quand le vent contraire ou les glaces ne leur permettent pas de remonter jusqu’à la ville. La seule différence que cela ferait réellement, c’est qu’on serait en état d’expédier les vaisseaux, trois semaines et souvent un mois plutôt qu’on ne le fait.

Traversant encore des bois de sapins, des rochers et des lacs, j’arrivai enfin à Stockholm : on serait tenté de croire dans d’autres pays que 55 milles, à dix et demi au degré, seraient un grand voyage ; mais dans ce vaste pays, ce n’est qu’une bagatelle, et l’on s'accoutume tellement aux distances, que souvent il arrive d’aller diner à quatre ou cinq milles, et de revenir coucher chez soi.

La situation de Stockholm est des plus romantiques : la ville est bâtie sur différentes petites îles