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un diable tout seul, ne serait pas en état de lui faire remuer le bout du doigt : si on ne fait pas usage de tio tusand dievul (dix mille diables) au moins, vis-à-vis d’un Suédois il vaut mieux ne pas s’en servir du tout. Les dames cependant se tirent d’affaire avec un ou deux Kors (Croix), mais un homme qui en ferait usage, aurait l’air petit maître, et on se moquerait de lui.

La situation de Soder-Telge, une petite ville assez mal bâtie la rend intéressante. Un bras du lac Mälarn, vient la joindre d’un côté, pendant que de l’autre une baye profonde de la mer Baltique, s’en approche à la distance d’un huitième, ou au plus d’un quart de mille. Cette situation avait donné au feu roi, l’idée d’ouvrir de ce côté une communication entre le lac et la mer. C’eût certainement été avantageux, pour le commerce du royaume en général ; car les îles sans nombre, qui bouchent l’entrée du Mälarn, sont fort gênautes ; mais aussi la capitale, eût peut-être pu souffrir de cette amélioration, parce qu'elle eût détourné le commerce de son ancien canal. Les négocians s’y sont opposés et l’on a discontinué les travaux, déjà commencés. Cependant la baye qui s’approche de Soder-Telge, ne reste pas, à beaucoup près, gelée aussi long-temps que celle de Stockholm ; elle donne réellement