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à la prière et aux exhortations d’un ministre qui chante ensuite un pseaume.

Il y a trois puits où l’eau paraît ; près du plus ancien est la salle des buveurs. Sur les côtés, il y a des bancs très-longs, supportés seulement par les bouts ; l’usage est de se balancer dessus, pour faire passer les eaux. La compagnie se rassemble dans un grand réfectoire commun : on danse presque tous les jours, et je ne doute pas que la vie réglée, à laquelle on est assujetti, le bon air de la campagne, et la bonne compagnie, ne soient en état de rétablir une santé délabrée.

Les eaux sont sulphureuses et ferrugineuses, on les dit bonnes à bien des maux : quant à moi je les crois sur-tout bonnes contre l’ennui et l’oisiveté, comme à-peu-près toutes les eaux minérales.

Revenant sur mes pas, je repassai la Motala, et fe rentrai dans les belles plaines que j’avais quittées et qui me conduisirent à Scheninge, l’ancienne capitale de l’Ostrogothie. Comme le disent les historiens suédois, de presque toutes les villes du pays, elle était autrefois dans un état très-florissant, ce qui est fort différent de son état actuel.

Linköping[1], est le siège du gouverneur de

  1. Köping, veut dire marché : beaucoup de villes doivent leur existence aux marchés ou foires, qui se tenaient à l’endroit où elles sont bâties : elles en ont souvent conservé le nom, ajouté à celui de la denrée qui s’y vendait, ou bien de la situation. J’en ai souvent rencontré, même dans les bois.