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propres. Sans cela il serait par trop cruel de voyager par la pluie, le vent, la neige, et de ne savoir où se fourrer en arrivant. On n’imaginerait sûrement pas en Angleterre, et encore moins en France, que les Suédois, l’été comme l’hiver, ne voyagent guères que dans des carioles découvertes. C’est l’usage, et c’est par lui que presque tout est réglé dans ce monde.

Allingsôs est la première ville que je rencontrai. Les rues en sont tirées au cordeau, ainsi que celles de presque toutes les villes du royaume. C’est ici que M. Alströmer établit, il y a quarante et quelques années, les premières manufactures de drap : il avait long-temps séjourné en Angleterre et avait su profiter de ses voyages pour être utile à son pays. Les négocians de Stockholm ont rendu hommage à son mérite, en plaçant son buste en marbre blanc, dans la grande salle de la bourse de cette ville.

Le pays aux environs est assez varié et très-bien cultivé : il est habité par un grand nombre de gens instruits et respectables, dont la société douce (que j’avais connue à Gothenbourg)me faisait regretter de passer si vite.

Les habitans des villages, au milieu des bois immenses de sapins, qui couvrent toute la Suède, excepté près des côtes, semblent aisés et sont