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commode et pas très-dispendieuse[1], pour l’homme riche qui a une bonne voiture, avec une provision de viandes et de vins. Mais quand on se fie à la providence, comme c’est mon usage, on a souvent bien de la fatigue, en outre de beaucoup d’ennui et des tracasseries. On est obligé de s’asseoir sur une petite charrette, assez semblable, à celles qui traînent en Allemagne les pauvres diables qu’on mène pendre : à côté de soi, on place le paysan à qui le cheval appartient, qui communément est un assez bon homme, mais qui a tant d’amitié, on pourrait dire presque tant de tendresse Pour son cheval, qu’il descend et monte à tout moment, va le caresser, lui donner du pain etc. J'en ai vu pleurer quand on fouettait le pauvre cheval, et recommander tout le long de la route de le ménager. Il faut en outre souvent attendre jusqu’à deux ou trois heures à chaque poste, avant qu'on ait pu attraper le cheval, qui est souvent dans les bois.

Les voyageurs ont l’obligation au feu roi, d’avoir obligé tous ceux qui tiennent des maisons de poste, d’avoir une chambre et deux lits assez

  1. Le prix d'un cheval, par mille de 10 1/2 au degrés est de huit schillings (16 sous tournois) on peut voyager avec un seul cheval ; il est à propos d’envoyer en avant un courrier qui vous annonce, au moins six ou sept heures avant soi.