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est dans ces momens des sylphes au pied léger qui auraient volontiers dansé leurs danses aériennes — qui est-ce qui craint la rosée tombante ? — bon soir au croissant qui pend dehors dans la voûte éthérée, et qui m’invite à m’égarer au loin etc. — c’est là le style à la mode, et dont généralement les dames auteurs de la Grande Bretagne, font un usage un peu trop fréquent. On y mêle des sentimens superbes à brûle-pourpoint, sur l’objet le plus simple, et le premier qui se présente. Ainsi Mde Woolstoncraft s’attendrit et pense à sa fille, en voyant un veau sauter dans la prairie.

Pauvre femme, chagrine avec tout le monde, avec elle-même : elle portait son humeur noire dans tout ce qu’elle faisait : elle était sans doute malheureuse, cela ne se voit que trop. Mais quand on écrit, est-ce qu’on doit être heureux ou malheureux ? n’est-il pas cruel de faire partager aux hommes les chagrins qui nous dévorent ? — Eh mon dieu ! n’ont-ils pas les leurs aussi ? et quand pour se distraire, on prend un livre de fantaisie et que loin de produire ce bon effet, il augmente encore le malaise, que faire du livre ?

Ce n’est pas que plusieurs des faits qu’elle rapporte, ne s’accordent avec la vérité, mais ils sont exagérés et quelques-uns sont copiés d’auteurs qui en avaient copié d’autres : par exemple les repro-