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la rivière Götha, rappelle parfaitement ces peintures chinoises, où l’on voit des maisons situées sur de grosses pierres ou sur des arbres, des bateaux qui flottent et de gros papas fumans leurs pipes avec toute la tranquillité et tout le phlegme imaginables.

La ville est fort bien bâtie, et se ressent du goût de ses premiers fondateurs, les Hollandais, qui l’ont coupée de canaux dans tous les sens : excepté le quartier neuf et quelques bâtimens sur les quais, tout le reste est en bois. Mais ces maisons de bois dont nous nous faisons communément une si pauvre idée, parce que nous ne nous les figurons que comme des maisons de planche, sont fort commodes et plus chaudes en hyver que celles de pierres. Il est singulier que les Anglais sur-tout, qui sont accoutumés à vivre dans des maisons de bois flottantes, se fassent une idée si terrible d’une maison de bois sur la terre. Est-ce que leurs vaisseaux sont froids, quoiqu’au milieu de l’eau ? Pourquoi des maisons, construites d’une manière encore plus solide, le seraient-elles ? La construction en est fort simple : on place des arbres de sapin taillés quarrément, les uns dessus les autres, et on les attache ensemble avec des chevilles. Les intervalles entre les pièces de bois, sont remplis de mousse ; sur la muraille extérieure dans les villes