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pas d’abord, et il crut devoir s’échapper dans les montagnes. Les esprits cependant se montèrent après son départ et l’on fit courir après lui. Il revint sur ses pas, et après une longue série de combats glorieux, il purgea totalement son pays, de l'étranger qui l’avait subjugué. Lorsque Gustave III, abandonné par son armée en Finlande, vit encore la Suède envahie par les Danois en 1789, il fit ériger pendant la nuit du samedi une petite plate-forme en bois sur le même endroit, et le dimanche matin, lorsque les paysans arrivèrent à l'église, il les harangua, avec tant de force, que, dans la journée même, dix mille hommes s’armèrent en sa faveur, qui d’après son consentement nommèrent eux-mêmes leurs officiers, et marchèrent sur-le-champ.

Il n’est pas de peuple, chez qui l’esprit nouveau de la révolution pût moins pénétrer, et les Sans-culottes ne s’accorderont jamais avec les Sans-boutons. Tant que le souverain de la Dalecarlie saura ménager l’esprit de ses nombreux et braves habitans, je me plais à l’assurer, il pourra toujours braver l’ennemi étranger qui l’attaquera, et dëfier les intrigues plus dangereuses des mécontens de l’intérieur.

Il est vrai que ces mêmes peuples, sont aussi susceptibles d’être induits en erreur, mais leur