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à profit son existence souffrante, et avait employé ce temps que d’autres auraient passé à gémit, à acquérir les connaissances les plus utiles. Elle parlait quatre langues, outre la sienne ; et sans se prévaloir de son savoir, bonne, indulgente dans la société, elle oubliait ses maux, pour rendre sa maison agréable à ses hôtes. Ce fut bien avec raison que je me permis un jour de lui remettre ce petit anagramme.

Cares do they oppress your breast,
Anxiety disturb your rest ?
May you, to soften your pain,
By Crail a few days remain ;
Of Erskine’s patience, learn how to be best.[1]

Certes je n’ai de ma vie vu la patience et la résignation sous un coup-d’œil plus aimable, et produire des effets plus heureux. Ayant passé une partie de sa vie dans la Suède, lady Kelly eut la complaisance de me donner des détails sur le pays, et quelques


  1. Craignez-vous à vos maux de succomber enfin ?
    Avez-vous dans le cœur quelque noir chagrin ?
    Puissiez-vous, pour calmer votre peine,
    près de Crail quelques jours demeurer ;
    par la patience d’Erskine, apprenez à être heureuse.

    Comme on peut le voir, j’avais l’intention de traduire l’anagramme en vers français. Ce maudit M. m’a donné tant de peine que j’ai renoncé.