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taient que trop les premiers instrumens de notre révolution. Plusieurs fois, on annonça un jour pour la révolte universelle. Les esprits dans la société, semblaient dans cette situation qui devance un moment de bataille, et dans laquelle on est disposé à regarder comme ennemi tout ce qui ne pense pas en tout, comme soi. Le gouvernement paraissait Visiblement inquiet, connaissait toutes les menées, et avait le fil des différentes intrigues des chefs des mécontens. Il les laissait agir, afin de les saisir à-la-fois, et ayant eu avis qu’ils étaient assemblés, il fit entourer la maison de troupes, et on les saisit tous avec leurs papiers. Lord Édouard Fitzgerald fut décrété de prise-de-corps : il réussit à s’échapper ce jour-là, mais il fut pris quelques jours après, et en se défendant, il reçut des blessures. dont il est mort depuis.

Il y eut des patrouilles nombreuses pendant les deux nuits suivantes ; et quoiqu’il n’y eût pas de tumulte pour le moment, je vis bien clairement que la glace était rompue et que l’explosion ne tarderait pas à avoir lieu. En conséquence ayant à-peu-près fini mes petites affaires, et croyant que c’était déjà bien assez d’avoir été fourré dans une révolution ; fort peu désireux de voir les troubles d’une seconde, (ou du moins d’une révolte, car je n’ai, jamais douté de quelle