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rivières dans la Grande Bretagne ne sont pas assez profondes pour empêcher les vaisseaux d’être à sec au reflux. Outre le commerce maritime, il y a encore quantité de manufactures de toutes sortes ; l’épaisseur de la fumée du charbon, qui en sort, fait de la ville un séjour si peu agréable, que la plupart des négocians riches, habitent avec leurs familles à quelques distances, et y viennent pour leurs affaires, mais n’y couchent pas. — L’hôtel-de-ville seul, est d’une architecture noble, mais il est tellement situé, que d’une très-belle rue, qui semble avoir été bâtie exprès pour donner du jour à la façade, on n’en aperçoit que la moitié, et sans contredit la plus belle partie du bâtiment est sur le derrière, dans un endroit où il ne peut frapper les yeux de personne[1].

Il y a dans le voisinage de cette ville, une grande carrière, ou mine de sel de roc, elle est ouverte depuis le temps des Romains, à ce qu’on assure : on en tire des pièces énormes, et dans l’enceinte on voit des dômes et des voûtes immenses, semblables à ceux des cathédrales. Ce sel est un objet considérable de commerce et s’exporte par toute l’Europe.

Je présentai à Mr. Backhouse la lettre de recommandation que j’avais pour lui, et se promenant avec moi, près des différens bassins, comme par

  1. L’hôtel-de-ville de Liverpool a été brûlé en 1798.