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La Séverne arrose sans contredit le meilleur, le plus riche, et le plus agréable pays de toute l’Angleterre. On voit de tous côtés des villages propres et florissans, la terre cultivée dans la dernière perfection, et couverte d’arbres fruitiers, croissans avec la plus grande vigueur ; des prairies immenses, où l’on peut compter des milliers de bestiaux, dont le bon état ne laisse aucun doute sur la bonté du pâturage.

Worcester est la ville la plus agréable de ce beau pays ; elle est médiocrement grande, bien bâtie, les rues bien pavées, et a des promenades charmantes tout autour. La cathédrale est digne de l’attention du voyageur, quoiqu’elle ne soit pas si considérable, que beaucoup d’autres en Angleterre.

La scène change terriblement de Worcester à Birmingham, comme cette dernière ville semble être l’atelier de Vulcain, aussi les pays qui en approchent, ont-ils quelque peu de ressemblance avec ceux qui avoisinaient le Tartare. Par l’étendue qu’elle occupe et le mouvement qui y règne, cette ville peut contenir soixante mille habitans : elle est entourée de canaux qui joignent d’un côté avec la Séverne et que l’on s’occupe à joindre de l’autre avec l’Humber ; le bâtiment le plus remarquable est l’établissement pour les orphelins des pauvres ouvriers, il est vaste et bien entretenu. On aperçoit de tous côtés, de petits jardins dans chacun desquels il y a une petite