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un sujet de conversation pour le reste du jour. — Les oisifs qui habitent la ville de Bath, malgré les plaisirs qui s’y trouvent, ont communément l’air très-ennuyé ; ils s’en vont bâillant de la pompe au jeu, du jeu au bal, du bal chez le libraire et du libraire au lit ; qui, du moins pour quelques heures, les empêche de sentir le poids de leur existence.

Cette ville infiniment agréable à tous égards, cesse cependant de l’être après quelque temps, lorsqu’on n’y a pas de société formée : on y court tellement après le plaisir, que le plaisir s’enfuit et qu’on n’est rien moins que sûr de l’attraper.

Je me rendis à Bristol, qui beaucoup plus considérable, n’est pas à beaucoup près si agréable que Bath, cependant la ville ne manque pas de beauté, mais d’un genre très-différent. Le commerce qui pendant long-temps avait fait de Bristol, la seconde place d’Angleterre, semble s’être transporté depuis quelques années à Liverpool. La ville n’a qu’un bassin ; l’eau y est retenue à la marée basse par des écluses, qui à la marée haute s’ouvrent, et y laissent entrer et sortir les vaisseaux.

Elle a peu de beaux bâtimens ; l’ancienne cathédrale est une vieille église gothique, sans beauté. Il y a une assez belle place, au milieu de laquelle on voit une assez mauvaise statue. Les bords de l’Avon sont charmans et très-pittoresques,