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avait pas de poudre sur mes cheveux : ces gens qu’on nous peint comme si sévères, le sont vraiment à un point extrême..... sur la toilette.

J’employai le lendemain et le sur-lendemain à parcourir les environs, qui sont charmans, et à visiter la ville dont j’admirai les beaux bâtimens ; le croissant sur-tout excita mon attention, aussi bien que le quartier où sont les parades du nord et du sud. La ville forme un amphithéâtre assez vaste, garantie des vents du nord, par la montagne dont elle occupe le pied et le centre.

Par curiosité je pris un bain dans les eaux chaudes et minérales. Il me parut assez extraordinaire de me trouver dans la même eau, avec une douzaine de femmes, car il n’y a point de places séparées pour elles ; chacun est enveloppé dans sa robe de chambre de flanelle, qui a cela de dégoûtant, qu’elle est publique et sert à tout venant : on ne distingue les femmes que par leurs coiffes tandis que les hommes ont communément un bonnet de coton.

La salle de la pompe est auprès ; elle est assez vaste et bien ornée en dehors : c’est là, où les ennuyés, qui sont en assez bon nombre dans ce pays, viennent bâiller au son d’un charivari, qu’ils appellent musique, avaler quelques verres d’une eau assez puante, se promener de long en large au milieu de gens attaqués de la même maladie, s’informer des nouvelles et avoir ainsi