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de mettre à part la bourse du voleur : nécessité qui semble honteuse, mais qu’ils croient justifier en disant que ce serait mettre trop de pouvoir dans les mains du roi, que d’établir une maréchaussée, quoiqu’il soit difficile de concevoir pourquoi le roi serait plus puissant, ayant le commandement d’une maréchaussée que des autres troupes.

Il y a mille petites taxes, auxquelles un étranger est obligé de se soumettre, mais qui lui paraissent fort étranges. On ne saurait faire brûler son café chez soi, sans s’exposer à payer cinquante livres sterlings d’amende : si on achète une bagatelle de quelques sous, il faut prendre avec un petit bout de papier, que l’on fait payer deux ou trois. Dernièrement on a établi une belle taxe d’une guinée, pour tous ceux qui veulent porter de la poudre sur leurs têtes, à laquelle les étrangers mêmes sont soumis : je sais qu’il y a de bonnes raisons pour cela, mais si un Anglais eût été obligé de payer en France un louis d’or, pour avoir la liberté de mettre de la farine sur sa tête ! qu’eût-il dit..... et comment eût-il traité le gouvernement à son retour, et parlé de la Bastille, des lettres de cachet et de la taxe sur sa perruque ?

Le gouvernement tolère différentes petites farces grossières, que se permet la populace ; elle brûle toujours le pape en grande cérémonie.