Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

car comme elle détruit en grande partie, l’horreur du supplice, elle en doit aussi détruire l’effet et ainsi rendre les exécutions plus fréquentes. Il paraît cruel, de sacrifier inutilement la vie des hommes, pour des crimes souvent très-légers, et de punir du même supplice le scélérat qui a tué son semblable, et le misérable, que la faim a conduit au crime, et qui après toute une vie irréprochable, une fois s’est trouvé faible, et a volé quelques shellings.

Si la société a le droit d’ôter la vie à un homme, ce ne peut certainement être que dans la supposition, où la mort de l’individu produira un grand exemple, et sera d’une grande utilité. Eh ! même, n’a-t-on pas remarqué, que dans les pays où l’on a ôté la peine de mort, les crimes sont devenus moins communs qu’avant, et qui ne se persuadera pas aisément, que tel homme qui n’est point arrêté par la crainte de la potence, le serait peut-être, s’il savait que la suite de son crime dût faire de lui, un objet de ridicule, de haine et de mépris pour le reste de sa misérable vie, au milieu de ses compatriotes.

Le manque de précaution sur les grands chemins, rend les vols très-communs aux environs de Londres ; quoique souvent il y ait des gens tués en défendant leur argent, cela leur semble une chose toute simple, et la seule précaution que l’on prenne, c’est en commençant son voyage,