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saisir l’occasion pour les chasser outre-mer, et leur enlever tout ce qu’ils possédaient en souveraineté dans son royaume ; ce qui était infiniment plus considérable, que ce qui avait appartenu à son père ; quant à lui, il n’avait plus rien ; il se cachait, plutôt qu’il ne régnait, dans une ou deux petites provinces de l’intérieur.

Revenons à Londres et ne réveillons pas les vieilles querelles. — La justice est rendue publiquement en Angleterre et dans la forme la plus imposante. La seule chose qui répugne excessivement, c’est le pouvoir qu’a tout méchant homme, de faire arrêter pour dettes, qui il lui plaît, il n’est tenu qu’à jurer devant un juge de paix, qu’un tel lui doit certaine somme d’argent : après quoi la personne arrêtée, paye d’abord les frais de sa prison, qui sont assez chers, n’en sort que sur caution et commence le procès à ses frais ; puis quand il est près de la conclusion, son accusateur s’échappe, ou sinon c’est encore à ses frais, qu’elle réussit à le faire châtier. Les crimes sont poursuivis par l’accusateur, de sorte que pour qu’un homme puisse obtenir la punition de l’assassin de son père, il faut qu’il coure le risque de se ruiner.

On pourrait, avec raison, accuser la justice d’être un peu trop exécutive ; il y a souvent une douzaine de gens pendus tous à-la-fois avec une machine, dont je suis loin d’approuver l’invention,