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bouffonnerie et de cruauté, paraît dégoûtant dans la même pièce ; ces longues processions dans les tragédies, aussi bien que le vide de la scène au milieu des actes, semblent être entièrement contre les règles ; ajoutez à cela leur terrible noirceur, les appareils d’échaffauds, de fossoyeurs creusant une fosse, et le nombre de tués, tout conspire à rebuter celui qui a été accoutumé à plus de régularité.

Quant à leur comédie, il semble qu’ils ayent peu d’idées du genre noble, dans cette espèce de drame, ce ne sont communément que des farces grossières, des propos assez peu séants, et des changemens perpétuels de décoration ; il y en a cependant, qui feraient honneur à tous les théâtres, mais ce ne sont pas celles que l’on accueille le mieux : des scènes décousues, de grosses plaisanteries, souvent sur les infirmités de la vieillesse et plus particulièrement sur leurs chers voisins les Français, beaucoup de mouvement dans les coulisses, en voilà assez pour faire crier à tout le monde[1], it is a delightful comedy ![2] Ce qui prouve cependant, que les Anglais ont

  1. C’est une comédie délicieuse.
  2. Il y a une chose qui m’a toujours étonné, c’est comment les dames anglaises, dont les mœurs sont assez sévères et dont la grande délicatesse à ne point se servir de termes impropres est très-remarquable, peuvent accoutumer leurs oreilles chastes, à entendre à leurs théâtres de petites histoires assez