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en défigurent la base, je montai au sommet ; la vue domine la grande ville de Londres, mais on n’en peut guères distinguer que les cheminées, d’où il sort une fumée noire, qui forme un nuage épais au-dessus de la ville.

La fameuse Tour de Londres est un vieux château sur le bord de l’eau, dans le genre de tous ceux qu’on trouve près des anciennes villes ; c’est là, où sont conservées les archives de l’état, où se trouvent les magasins, les arsenaux, comme aussi les bêtes féroces qu’on y montre, en temps de paix ; mais alors le gouvernement craignant quelques mouvemens populaires, la mettait à l’abri d’un coup de main et l’entrée en était interdite au public.

La ville est gardée la nuit par de gros butors, qu’ils appellent Watchmen, (gens de garde) armés d’un bâton et d’une lanterne, qui s’en vont criant dans les rues, past ten o’clock, (dix heures passées) sur un ton langoureux et plaintif, qui les fait connaître sans les voir.

Les badauds de Paris ne sont pas plus renommés en France, que les Cockneys de Londres ne le sont en Angleterre. On appelle proprement ainsi tous ceux qui peuvent entendre de chez eux le son de la cloche de l’Arc (Bow bell), et comme tous ceux qui demeurent dans cette partie sont très-occupés de leurs affaires dans la cité, dont plusieurs ne sont jamais sortis, ils sont assez