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de Rome, que l’étonnement vous surprend, par la magnificence, la grandeur de l’édifice, la beauté des peintures en mosaïques, et les statues sans nombre. À Londres, le protestantisme a chassé toutes les décorations des églises, et le dedans de St. Paul n’est qu’une vaste carrière ; une telle nudité, contraste encore davantage avec la richesse des ornemens au dehors, et conduit naturellement à faire la réflexion ; que s’il est mal et contre la religion, d’avoir aucune figure, statue, tableau, ou autres décorations dans les églises, il ne doit pas être plus décent d’en charger les dehors.

Après St. Paul, Sommerset-house, ou l’Amirauté a le premier rang, mais comme l’autre, le bâtiment est mal placé, et on ne le voit qu’en y entrant ; les Anglais ont le malheur de ne pas trop bien placer leurs beaux monumens. En général tous ceux de Londres sont mal situés, et on ne les aperçoit que quand on est dessus.

Le palais du maire, dont le portail est bâti sur le modèle du Panthéon à Rome, ferait honneur même à cette célèbre ville, mais il n’est pas situé d’une façon propre à le faire valoir ; on ne le voit que de côté, et quoique la perspective de ses colonnes, qui s’avancent sur l’alignement de la rue, produise de loin un effet charmant, cependant le bâtiment paraîtrait bien davantage s’il était situé au fond d’une grande place. Il serait très-possible, d’en faire une vis-à-vis, sur laquelle pourrait se