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Le respect dû au mariage, comme le lien et la base de la société, est généralement connu ; le jeune homme le plus abandonné n’aurait jamais l’idée de séduire une femme mariée, et s’il était connu qu’un homme eût eu ce dessein, toutes les portes lui seraient fermées.

Les gens d’affaires et les négocians ne sont pas généreux, mais ils sont communément d’une exactitude pointilleuse : ceux qui vont dans les pays étrangers, y gagnent bientôt la confiance des habitans ; et il arrive souvent qu’ils préfèrent avoir à faire à eux qu’à leurs compatriotes.

Les gens du peuple, les paysans, sont laborieux, économes et frugals : ce qui nourrit à peine un Anglais des provinces du sud, suffirait à quatre montagnards Écossais ; croirait-on que ces hommes, qui ont l’air si vigoureux, ne vivent ordinairement que de pommes de terre et d’une bouillie épaisse de farine d’avoine, nullement vannée, ou de galettes sèches de la même farine ; il est très-rare qu’ils mangent de la viande ; quand ils le peuvent aussi, ils boivent avec plaisir le verre de whisky.

Sans doute la religion établie est sombre et fanatique ; quand on supprime les cérémonies, on doit nécessairement y suppléer par l’enthousiasme ; mais quand l’enthousiasme cesse, on a recours aux cérémonies. Je ne crois pas qu’on soit bien loin de faire ce pas en Écosse, et je ne sais si