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trop louer ; c’est une institution pour l’entretien des aveugles, qui par leur travail en payent presque tous les frais. Il y a aussi des établissemens de charité qui fournissent de l’ouvrage à un shilling par jour aux pauvres et aux vieillards qui se présentent. Il y en a toujours une centaine et plus, employés à casser les pierres et à les préparer pour le grand chemin ; ou en a fait ainsi, il est vrai, un grand magasin, mais on trouvera toujours à l’employer et ces pauvres gens vivent.

La plus grande sûreté règne dans la ville à toutes heures, quoiqu’il n’y ait que très-peu de Watchmen (gens de garde), mais la bonne disposition des habitans les rendent inutiles. Je ne me rappelle pas avoir entendu parler d’un vol pendant tout le temps que j’ai été en Écosse ; car quoique je me sois permis de faire quelques petites plaisanteries, dont j’espère qu’on ne me saura pas mauvais gré, Édimbourg est bien certainement la ville où il y ait le plus de gens instruits et la plus agréable de la Grande Bretagne : elle a même à présent quelque chose de remarquable. Les professeurs du collége sont non-seulement très-savans, mais presque tous, sont célèbres par leurs ouvrages[1]. La plupart des auteurs fameux qui

  1. On pourrait citer en preuve, les ouvrages de plusieurs professeurs, le discours sur l’histoire romaine de Ferguson, la philosophie morale de Stwart, la médecine du docteur Munroe, la chimie de Black, les sermons de Blair, etc.