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sans dire encore Gentlemen fill your glasses et donna une autre toast, ainsi de suite pendant trois heures. Je dois ajouter que, quoique chacun ait bu froidement à-peu-près ses trois bouteilles, je ne me rappelle pas avoir vu personne ivre ni même gris, ce qui prouve que les têtes écossaises ne sont pas aisément démontées.

Par un rafinement assez original, en 1798, on ne voulut pas qu’il parût de vins de France sur la table le jour de la naissance du roi. Il fallait que ces messieurs fussent bien en colère contre le pays, car il est connu que le claret (vin de Bordeaux), ne leur déplaît pas.

On célèbre la fête du roi dans la Grande Bretagne, dans toutes les campagnes ; les paysans attachent des branches d’arbres à leurs maisons : les travaux cessent et le jour se passe avec des démonstrations de joie, plus grande encore, que même en France pour la St. Louis, avant la révolution.

Je me suis trouvé en juin 1798, à Clackmanan, le jour où elle se célébrait. Je fus invité à la fête et placé à côté du président ; après avoir célébré différentes toasts, on descendit dans la place publique. On fit le tour d’un grand feu de joie (en charbon), et l’on but la santé du roi au son des cloches. On laissa ensuite sur la table un assez bon nombre de bouteilles pleines de wisky-punch, dont les paysans se régalèrent : ce