Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les jeunes personnes possèdent presque toutes, des talens agréables, sont d’une franchise et d’une gaieté charmantes ; rien ne donne envie de se marier, comme le grand nombre de ménages paisibles qui se trouvent dans ce pays. J’ai souvent dit que l’Écosse était le paradis des maris ; cependant ces messieurs ne paraissent pas connaître tout leur bonheur et en jouissent assez froidement.

J’ai vu célébrer à Édimbourg, le jour de la naissance du roi, avec une solennité vraiment remarquable. Le lord Provost (le maire de la ville) et les autres magistrats avaient invité les juges de la cour de session, les officiers des différens corps et beaucoup d’autres personnes, à solenniser le jour de la naissance du roi, dans la grande salle du parlement. Il y avait quatre ou cinq tables, une entre autres autour de laquelle près de deux cents personnes pouvaient se tenir debout ; ces tables étaient couvertes de fruits secs, de bonbons et sur-tout de bouteilles. Le lord Provost, à la tête de la table en habit de cérémonie, (qui par parenthèse est assez semblable à celui du maire de Nantes) dit à haute voix, Gentlemen fill your glasses, (messieurs remplissez vos verres). Commandement que personne n’eut besoin de se faire répéter, et ensuite il dit, the king (le roi) : que chacun répéta et but d’autant ; le lord Provost ne fut pas long-temps