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pas rare de trouver des hommes et des femmes de plus de six pieds.

Il est singulier que, malgré les préjugés que les peuples de l’Europe, et particulièrement ceux de la Grande Bretagne ont contre la France, presque tous les gens aisés emploient trois ou quatre ans à apprendre le français.

Il y a quelques bons peintres à Édimbourg depuis peu d’années ; mais il n’y a de sculpteurs que pour les tables de cheminées, et les tombeaux. Les principaux musiciens sont étrangers.

Il n’y a qu’un seul maître d’armes, et qui encore n’a pas beaucoup de pratiques ; il est en même-temps écuyer du manège, et payé par le gouvernement ; il y a plus de trente ans qu’il est établi à Édimbourg.

Le maître de danse le plus à la mode, fait ce métier depuis quarante et quelques années. Il donne quelquefois des bals, où les jeunes personnes très-bien parées, dansent publiquement, et reçoivent sur leurs bonnes grâces des applaudissemens, dont, dans bien des pays réputés frivoles, les parens ne se soucieraient guères. Je crois devoir ajouter que ce doit être pour les pères et mères le spectacle le plus intéressant : ce qui déplairait dans d’autres pays, serait la publicité, l’argent reçu à la porte et par conséquent le droit d’applaudir ou de paraître mécontent.