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bouteilles font la ronde. — On est pourtant plus long-temps à s’y faire. Les dames cependant, sont autour d’une triste table de thé, et passent leur temps comme elles peuvent, en attendant que les hommes ayent fini de boire, et viennent les joindre, quelquefois un peu gais. On prétend que la froideur et l’humidité du climat exigent que l’on boive sec en Écosse ; ce qu’il y a de sûr c’est que quand les Écossais sont aux Indes, la chaleur de la température de l’air, les force encore de boire, malgré eux, sans doute.

Les richesses que le commerce a répandues généralement dans la nation, dans ces derniers temps, y ont aussi introduit un peu de l’esprit hollandais. Il n’y a pas le moindre doute, que c’est à elles, qu’on en est redevable ; mais cependant, il faut des bornes à tout.

La loi est très-sévère dans la Grande Bretagne pour les partages ; l’aîné a toutes les terres, les cadets n’ont droit qu’au mobilier, à moins qu’il n’en soit décidé autrement par le testament du père, qui ne peut avoir de valeur que lorsqu’il a été fait soixante jours avant sa mort. Le fils aîné d’un lord est seul noble : ses frères et ses sœurs n’ont pas droit au partage par la loi, et n’ont pas même la faible consolation de l’être.

Les espèces d’or sont très-rares en Écosse, le change se fait en papier, et on y est si accoutumé, qu’il a plus de crédit que l’or même, dont