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soit très-indifférent) deviennent cependant désagréables à un habitant du pays, sur-tout débitées, comme elles le sont, d’un ton un peu pédantesque. Au surplus, ou le docteur a mal vu le pays, et en a fait des rapports souvent faux et exagérés, ou l’Écosse a bien changé dans ces trente dernières années ; car je puis assurer y avoir vu la culture assez recherchée, des haies vives le long des chemins, et plus d’un arbre.

Les détails qu’il donne sur les îles Hébrides, confirment les traditions irlandaises, qui rapportent que les habitans de ces îles, aussi bien que ceux du nord de l’Écosse, en général, viennent des colonies de ce pays. Il est bien singulier, après un si long intervalle, de retrouver encore, non-seulement la même langue, mais les mêmes usages et les mêmes manières. Ainsi l’usage des habitans d’un canton de porter le nom de leur chef, est parfaitement semblable à celui de l’Irlande, particulièrement dans les provinces de Munster et de Connaught. Combien d’O’Bryan et d’O’Connor n’ai-je pas rencontrés. La charge de joueur de musette (Bag piper) appliquée à certaine famille et appartenante aux héritiers du défunt, la manière de faire des charrettes avec deux branches dont les bouts traînent, les huttes, les sorciers, les bardes et senachi, tout cela est irlandais ; il n’y a pas jusqu’aux tacks-men qui ne ressemblent aux sous-fermiers, et qui ne soient,