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On m’a souvent fait aussi des questions sur la soupe maigre, les french fricassee et particulièrement sur les grenouilles, dont on s’émerveillait que nous pussions faire de la soupe. Dans une maison même, on m’a absolument dit que si je ne pouvais pas m’en passer on en ferait chercher. Je ne sais qui diable a pu faire prendre à tout un peuple de telles idées d’une nation voisine, mais on doit convenir que c’est par trop risible.

Au surplus, si les Écossais partagent à présent avec les Anglais quelques-uns de ces préjugés originaux, ils sont eux-mêmes en butte à des préjugés semblables de la part des Anglais. Qui voudra s’en convaincre, peut s’amuser à lire les récits du docteur Johnson sur l’Écosse et sur les îles Hébrides.

Le bon docteur, quoique très-estimable à tous égards, était cependant rempli de préjugés nationaux ; il regardait avec beaucoup de dédain tout ce qui n’était pas à la façon de l’Angleterre. Les idées qu’il avance au commencement de son ouvrage, en faveur des Anglais et contre les Écossais et les autres peuples, s’accordent parfaitement avec celles dont les nourrices font usage dans la Grande Bretagne, en berçant leurs marmots.

Les répétitions perpétuelles qu’il fait, du manque d’arbres en Écosse (quoiqu’au fait cela