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La justice n’est pas administrée en Écosse, sur le même plan qu’en Angleterre. La cour de session semble être une imitation du parlement de Paris, quoique le nombre des juges soit très-limité. Ils ne sont que quinze, et portent la même robe que les présidens à mortiers des parlemens de France. C’est devant cette cour, que sont décidées toutes les affaires qui ont déjà subi la décision préliminaire d’un seul des juges dans la grande salle.

Il existe en Écosse une loi salutaire, en faveur des débiteurs insolvables, que l’humanité devrait faire adopter par-tout, mais plus particulièrement en Angleterre. Un créancier peut faire arrêter son débiteur ; mais après six semaines, ce dernier peut sortir de prison en délivrant tout ce qu’il possède. Le créancier alors, ne peut plus le faire arrêter, que lorsque, par quelques moyens, le débiteur a acquis de quoi le payer et refuse de le faire. Les instrumens du labourage et de manufactures, aussi bien que les outils des ouvriers, ne peuvent jamais être saisis.

On ne saurait donner trop d’éloges à l’activité avec laquelle les affaires sont terminées : cependant leur grand nombre a souvent fait désirer à quelques-uns des juges eux-mêmes, d’être séparés en deux chambres ; l’un d’eux accablé de la fatigue de son emploi, un jour, dans un moment d’impatience, de ne pouvoir finir