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moi-même, ô ! chose étrange, un procureur honnête homme, édifier ses cliens sur la morale de l’évangile.

Je m’étonne fort, que les ministres ne découragent pas cette méthode, car c’est leur ôter le pain : si par malheur pour eux, le peuple venait à s’apercevoir que l’on peut avoir un sermon de six à sept heures sans qu’ils s’en mêlent, et pour rien, c’en serait fait des bénéfices, en Écosse au moins, où c’est l’auditoire qui paye ; mais enfin puisqu’en 1797, on a vu des ministres dans les volontaires, il pouvait bien y avoir des volontaires dans la chaire.

On observe le dimanche avec une grande régularité, c’est-à-dire que les dames le passent au sermon et souvent les hommes à leur bouteille : j’ai connu un ministre qui faisait sa barbe le samedi, parce que c’est un travail que l’on répugne à faire le dimanche. Il est fort heureux qu’il ne crût pas un travail de mettre ses culottes. Il n’y a pas long-temps qu’il y eut une ordonnance rendue, pour empêcher les perruquiers de coëffer leurs pratiques ce jour-là. Cependant on ne dit rien aux porteurs de chaises, aux fiacres, ni aux cuisiniers, etc.

J’ai entendu dire, qu’il y a une vingtaine d’années, un ministre enthousiaste fit le voyage de Rome, dans la louable intention de convertir le Pape au presbytérianisme. Lorsqu’à un certain