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imprudent, on se tient davantage sur ses gardes ; cependant, je suis loin de prétendre qu’une telle coutume ne fût extrêmement dangereuse dans un pays fréquenté, où l’opinion n’aurait pas la même force, et où les passions recevraient de l’ardeur du climat une violence qui, à dire vrai, est presque inconnue dans le pays où elle est établie.

Malgré la facilité des mariages, puisque (comme on vient de le voir) un mot devant témoins, même en plaisantant, une lettre gaie suffisent pour le rendre valide, il se fait cependant des bâtards en Écosse. L’église ne pouvant châtier les parties coupables, comme elles le méritent, fait passer la punition sur le malheureux fruit de leurs œuvres diaboliques, et refuse absolument de le baptiser.

Le baptême n’est donné en Écosse, que sur le mérite des parens, il n’est point jugé indispensable pour le salut de l’enfant, et n’est regardé que comme un signe d’adoption, dans le sein de l’église presbytérienne.

J’ai vu près de Stirling, un ministre refuser constamment de baptiser un enfant, que le maître d’école s’était avisé de faire à sa servante, quoiqu’il l’eût épousée après. L’enfant avait quatre ans et avait déjà trois frères et sœurs venus après le mariage, que le ministre avait baptisés sans difficulté ; mais il ne voulait en aucune manière entendre parler de celui qui était venu avant. — C’était une affaire de conséquence. — On l’a enfin porté