Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/259

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aussi son petit mari. Deux ans se passèrent de cette manière, et au bout de ce temps, le petit mari se dégoûta de sa petite femme, qu’il n’avait jamais vue, et pensa à s’établir avec une qu’il voyait tous les jours.

L’autre en fut bientôt informée : arrestation, réclamation, en un mot procès en règle. La cour de session jugea l’affaire en faveur de la petite femme, qui fut reconnue comme bien et duement mariée, quoique par lettres seulement. Pourrait-on croire, qu’avec tant de facilité pour se marier, l’Écosse soit le pays de l’univers, où il y ait le plus de vieilles filles ; c’est au point que c’en est presque effrayant.

Quand les Anglais veulent faire un mariage impromptu, ils se rendent en hâte sur la frontière d’Écosse, et au premier village à Gretna-Green, ils reçoivent la bénédiction nuptiale, d’un certain maréchal-ferrant très-connu pour ces sortes d’expéditions. — Il ne paraît pas que ce manque de forme dans une affaire qui semblerait n’en jamais trop avoir, ait aucune des conséquences qu’on serait tenté de croire, qu’il dût entraîner. C’est une nouvelle preuve que l’on doit laisser quelquefois la bride un peu lâche à l’homme ; l’opinion produit dans ce pays, plus d’effet pour le maintien et la sûreté du mariage, que les lois sévères dans d’autres. Comme tout le monde sait quelles pourraient être les conséquences d’un mot