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trouvent placés. Cependant, quoique très-attachées à leur forme, toutes les sectes vivent paisiblement entre elles. Il n’y a que les Catholiques, contre lesquels il reste encore quelque peu de levain, que la politique avait fait fermenter dans des temps de troubles, pour avoir une défense de plus, contre toute tentative de la maison détrônée. Il m’a semblé, qu’ils sont tout aussi paisibles et bons citoyens que les autres ; mais des préjugés de cent cinquante, ou de deux cents ans ne se déracinent pas dans un jour. Au surplus toutes les autres sectes sont assez tolérantes les unes envers les autres, pour que les jeunes personnes ne fassent point de difficulté de se marier dans une, différente de la leur, et de suivre la religion de leurs maris, avec autant de zèle qu’elles ont suivi celle de leurs parens.

Il suffit de dire devant témoins, telle personne est ma femme, pour qu’elle ait droit d’être traitée comme telle, quel que soit son état et son caractère, et qu’elle ait les lois de son côté.

Dans le mois de juin 1795, la cour de session à Édimbourg décida un procès de ce genre, en faveur de la partie réclamante. Un jeune homme, après quelques arrangemens de famille, avait l’habitude d’écrire à une jeune personne qui demeurait à plus de deux cents milles de lui, et il l’appelait communément ma petite femme dans ses lettres. Elle répondait de son côté et l’appelait