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était brûlé, et criait à haute voix Craig-Elachy dans un clan, Tulloch-dar dans un autre, car tous avaient un cri de guerre différent. C’était communément leurs endroits ordinaires de rassemblement, et fameux pour maints hauts faits : quelquefois aussi, c’était le nom de leur chef, comme a Douglas, a Douglas. À ce signal, tout le monde s’armait et se rendait à son poste.

Il y a tel canton en Écosse, où presque tous les habitans ont le même nom ; ils croient tous venir de la même famille, et les plus pauvres comme les plus riches, portent le plus grand respect au chef de leur clan. Quelques pauvres diables ont à ma connaissance, refusé seize guinées d’un colonel qui voulait les engager, et en ont accepté trois de leur chef, qui levait un régiment. Ces idées cependant, commencent à tomber, et j’ose dire que c’est dommage, car quoiqu’elles tendent à séparer une famille du reste de la société, cependant elles en unissent les membres si étroitement, qu’on ne peut s’empêcher d’y trouver quelque chose de respectable et d’intéressant.

Les différens comtés sont gouvernés à présent de la même manière que ceux du reste de l’Écosse, et l’autorité qu’y peuvent encore conserver les chefs de famille, n’est que volontaire, et en raison du respect, et de l’intérêt qu’ils inspirent, mais dans aucuns cas ils ne peuvent jamais en abuser.

Un ami, qui dans les circonstances désastreuses