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trouve à peine suffisante pour son existence. Cet attachement pour leur pays natal, se retrouve souvent quand ils en sont dehors ; la moindre marque de mépris les irrite à un point singulier.

Comme la moisson se fait plus tard dans la montagne que dans la plaine, les habitans en descendent en foule à cette époque, pour la faire : ils s’en retournent après, dans leurs familles avec le mince produit de leur travail. J’avoue qu’après avoir vécu quelque temps parmi ce peuple, il m’a paru extraordinaire d’apprendre que leurs voisins plus riches, et plus instruits, avaient fait des dépenses énormes, pour établir la religion chez lui. Je l’y ai trouvée toute établie, et peut-être mieux observée qu’au sud.

Après la défaite du Prétendant, le gouvernement, pour détruire entièrement les restes de cet amour, qu’ils conservaient pour la famille de leur roi, imaginant, avec quelque raison, qu’il changerait leurs mœurs en changeant leurs habits, défendit sous des peines sévères de porter le philibeg ; mais à présent toutes craintes étant évanouies, on en permet l’usage.

Les Montagnards étaient autrefois gouvernés par les chefs des clans, ou familles ; tous les individus étaient tenus à la plus grande soumission envers eux, et obligés d’embrasser leurs querelles. Pour les assembler, un homme allait de portes en portes avec une croix de bois, dont le bout