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ici, n’était plus extraordinaire ; nombre de paysans n’avaient pas de philibeg, et parlaient anglais, c’est-à-dire patois écossais.

L’écossais diffère essentiellement de l’anglais moderne : il est nombre de phrases et d’élocution[sic] qui ne semblent pas y avoir le moindre rapport. On en retrouve beaucoup dans les anciens auteurs : Shakespear en est plein, et la connaissance de cette langue facilite beaucoup l’intelligence de ses ouvrages.

Un Anglais qui avait demeuré long-temps en Écosse, prétendait entendre parfaitement l’écossais. Une jeune personne assez gentille, pour qui il avait de l’affection, ayant parié qu’elle lui dirait quelque chose qu’il ne pourrait comprendre, lui dit : Ye’re a eanty callen w’ll ye prec mee mou ? Il ne put jamais en venir à bout, et lorsqu’il sut ce que cela voulait dire, ce lui fut double peine de perdre son pari et cette bonne occasion. Mais quand j’y pense, les Anglais et encore moins les étrangers, ne sauraient comprendre cette courte phrase. Je ne prendrai pourtant pas la peine de l’expliquer ; s’ils veulent en connaître le sens, qu’ils disent à la première Écossaise, qu’ils rencontreront : bonnie lassie, j’ll pree your mou, et ils verront, qu’elle comprendra fort bien ce que cela veut dire.

Les habitans des montagnes sont réputés avoir une petite maladie, que par politesse on appelle