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phénomène devrait bien exciter l’attention des savans de ce pays, et les engager à s’occuper d’en découvrir la cause. J’en ai moi-même ressenti la secousse dans les montagnes du voisinage. L’eau des lacs est visiblement agitée pendant qu’elle a lieu ; il est aussi plusieurs fois arrivé qu’elle a baissé ou haussé de plusieurs pieds dans le même temps. J’ai souvent souhaité pour le pays, qu’un beau volcan vint tout-à-coup à paraître au milieu de ces montagnes désertes ; c’en serait assez pour les enrichir, car il y attirerait les curieux de toute la terre.

Rien n’est plus romanesque, que les hautes montagnes qui entourent la belle vallée, dans laquelle est située la petite ville de Comry. Les habitans quoique si près de Stirling et même de Crief où l’on parle anglais, semblent n’avoir pas plus de rapport avec ceux de ces villes, qu’avec les Chinois : leurs habits, leur langage, leurs mœurs, leurs usages, tout diffère. Ils ne parlent que le gaelic, et ne portent que le philibeg et le plaid ; habillement distinctif des montagnards Écossais.

Je vis dans ce voisinage, le sujet de cette caricature anglaise, dans laquelle des femmes écossaises sont représentées pilant avec les pieds, le linge dans un baquet, pour le blanchir ; assurément ce trépignement des jambes, avec le cottillon retroussé, et attaché sur les hanches, paraît assez original.