Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/233

Cette page a été validée par deux contributeurs.

venait d’une grande distance faire passer de l’eau dans la relique, et qu’on la portait ensuite aux animaux incommodés. L’époque cruelle à laquelle je faisais ce voyage (en 1793), me fit penser sur-le-champ à nos gens en France ; je regrettai fort de n’avoir pas d’occasion pour eux : mais au moins ils doivent me savoir gré de mon souvenir.

Le propriétaire a un certificat de 1773, signé par les magistrats d’Édimbourg, en attestation d’un autre de Jacques I.er, roi d’Écosse.

Le soir, mouillé et horriblement fatigué, il nous fallut encore gîter à Loch Earn head (tête du lac Earn), une de ces auberges appelées King’s-House (maison du roi), bâtie par le gouvernement. Mes compagnons trouvant dans cet endroit une occasion pour aller à Stirling, en profitèrent et me laissèrent achever ma route tout seul.

Loch Earn est une belle pièce d’eau, de huit à neuf milles de long ; le pays semble cultivé sur ses bords ; on y voit quelques belles maisons et des sites agréables. Je fus me présenter à l’autre bout du lac, à Dalhowgny, chez le colonel Erskine of Mar, aux recommandations de qui je dois en grande partie le bon accueil que j’ai reçu en Irlande.

Dalhowgny est située dans le centre de ce pays, (dont j’ai parlé plus haut) où les tremblemens de terre se font sentir ; ou en avait eu un quelques jours avant mon arrivée. Ce