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de fer, un couvert rond en toile, et une espèce de case où les jambes sont logées. Il y en a aussi dans le même genre, mais sans couvert, pour transporter les marchandises. Quand le cheval est fatigué, il peut s’arrêter sans danger au milieu de la montée la plus rapide : un bâton ferré est suspendu derrière, qui pique en terre, aussitôt que la voiture recule. Ces chariots ne coûtent guères que quatre ou cinq livres sterlings.

Je passai au pied de Ben-nevis, la plus haute montagne de la Grande Bretagne. Elle a 4500 pieds de hauteur ; la neige s’y conserve dans des trous exposés au nord. On voit au pied de Ben-nevis, le vieux quadrangulaire castel d’Inverlochy, autrefois la résidence des rois d’Écosse, et d’où est daté le traité d’alliance que fit un d’eux avec Charlemagne, en 808, pour faire cesser les pillages et les vexations des Francs, ses sujets.

Comme je parcourais les ruines de ce vieux château, un jeune homme habillé à la mode du pays, qui, à son ton et à ses manières, n’était certainement point un homme du commun, m’aborda avec un pot de lait ; suivant l’ancien usage, il commença par en boire un peu, et ensuite me l’offrit. Il voulut bien m’accompagner quelque temps : il me fit voir à quelque distance, le pavé d’une ancienne ville du même nom que le château. On peut le suivre près d’un mille ; mais il n’existe