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whisky[1]. — Mais si vous aviez cela, que désireriez-vous encore ? Mair sneeshin, an’ mair whisky (plus de tabac, et plus de whisky) ». Si Mahomet eût établi sa religion en Écosse, voilà sans doute quel eût été son paradis.

Puisque rien au monde ne saurait empêcher les habitans de ce pays, de boire des liqueurs fortes, je vais du moins tâcher de leur en procurer une plus agréable au goût, et plus saine que leur whisky. Il y a certains cantons de la Grande Bretagne, où les prunelliers, (the sloe-tree), sont dans la plus grande abondance. J’ai vu les paysans des environs de Thionville en France, faire, du fruit de cet arbrisseau, une eau-de-vie, que dans le pays on préférait à celle du vin. Le procédé est fort simple : il suffit seulement d’écraser le fruit bien menu avec le noyau et d’en extraire le jus. On laisse ensuite cette liqueur fermenter et se faire, à-peu-près un an avant de la distiller. Il faut la soigner de la même manière que le vin.

Les chemins, quoique dans un pays si peu fréquenté, et d’ailleurs pauvre et sauvage, sont tenus dans le meilleur ordre ; le gouvernement les fait réparer par les soldats aussi bien que les ponts ; il y en a un très-beau, et d’une seule arche à six ou sept milles du Fort William.

La même vallée traverse l’Écosse, depuis le

  1. Une église pleine de tabac, et un puits de whisky.